Second Empire

Chauffeuse

Les chauffeuses, sièges confortables à l’assise basse placées près des cheminées, garnissent les chambres et salons du Second Empire. Les garnitures capitonnées connaissent alors un véritable succès. Les épais rembourrages en crin ou laine sont le plus souvent munis de ressorts, gage de confort et de modernité. Le capiton est le façonnage du tapissier dont le plissage du tissu forme des losanges maintenus par des boutons. Cette chauffeuse est garnie d’un lampas de soie et d’une longue frange de passementerie dissimulant les pieds qui disposent de roulettes à l’avant. Ce fauteuil incarne le désir de légèreté associé à un souci de confort, emblématique d’un fastueux Second Empire.

Lampe

Cette lampe en faïence bleu turquoise de Théodore Deck – couleur qui lui valut sa réputation et prendra même le nom de « bleu de Deck » – présente un décor de rinceaux dans le style mauresque. La monture en bronze est ajourée à la façon d’un moucharabieh. L’Orient devient une source d’inspiration féconde à partir des années 1860. Le motif du dragon en application doré sur le globe en verre dépoli présente lui une influence chinoise.

Meuble d’appui

La maison Beurdeley, dirigée par Louis-Auguste-Alfred Beurdeley puis par son fils Alfred-Emmanuel-Louis dès 1875, travaillant le bois et le bronze, se spécialise dans la copie de mobilier du XVIIIe siècle. L’influence est visible autant dans la forme que dans le décor de ce meuble. La marqueterie de palissandre en chevron, les panneaux peints et vernis des trois vantaux, ainsi que l’emploi de frises de rinceaux fleuris, de feuilles d’eau, de rubans et de perles, dont l’exécution est particulièrement minutieuse, sont issus du répertoire de style Louis XVI.

Pendule « persane »

Fruit d’une riche collaboration entre le sculpteur Geoffroy-Dechaume, le bronzier Delafontaine, et le peintre Emerich, cette garniture de cheminée en bronze doré et argenté se compose d’une pendule, d’une paire de candélabres et de deux coupes sur pieds dans un style orientalisant dit « persan » en vogue au milieu du XIXe siècle. Les animaux fantastiques et le jeu de transparence par toutes les arabesques ajourées sont issus du répertoire islamique et médiéval.

Second Empire

Chaise pour l’habit
France, vers 1860
Bois noirci, velours
H. : 89 cm - L. totale : 50 cm - Prof. max. : 60 cm
Achat, 1927
Inv. 25813
© MAD, Paris / photo : Jean Tholance

Louis Napoléon devient empereur sous le nom de Napoléon III le 2 décembre 1852. Son règne est marqué par un formidable essor économique de la France. En 1870, la défaite de Sedan met fin à l’aventure impériale.

Le Second Empire, c’est le temps de la révolution industrielle et du développement des villes. Napoléon III veut moderniser Paris. Le préfet Georges-Eugène Haussmann transforme la capitale en créant de grands boulevards pour faciliter la circulation. Il aménage un nouveau quartier autour de l’Opéra construit par l’architecte Charles Garnier. C’est aussi le temps des expositions universelles. La première a lieu au Crystal Palace à Londres en 1851 et la deuxième se déroule à Paris en 1855. Les pays y présentent leurs plus beaux produits et chacun rivalise d’inventivité pour prendre la tête des marchés économiques.

Nef
Fannière Frères
Paris, 1869
Argent ciselé
H. max. : 72 cm - L. totale : 67 cm - Prof. : 24,5 cm
Don Comte Charles de Lesseps en mémoire de Ferdinand de Lesseps, son père, 1907
Inv. 15688
© MAD, Paris / Jean Tholance

Autour de l’impératrice Eugénie s’organise toute une vie de cour avec des fêtes somptueuses. Elle lance la mode et soutien l’industrie du luxe en portant de belles et couteuses robes. Au milieu du XIXe siècle, les artistes s’inspirent du passé et regardent vers des horizons lointains comme l’Orient. Ils découvrent des formes et des motifs qu’ils interprètent pour créer des œuvres nouvelles. Ce mélange de différentes sources d’inspiration que l’on appelle l’éclectisme, concernera toute la seconde moitié du XIXe siècle.

Table de milieu

Les matériaux, la technicité et le décor illustrent la réappropriation du style Renaissance au milieu du XIXe siècle. La marqueterie d’ébène et d’ivoire, très prisée à partir des années 1860, crée un important jeu d’optique et de contraste. Le décor du plateau s’inspire des grotesques et arabesques, type d’ornement associant des figures humaines, des animaux, des monstres, des rinceaux et a connu un grand succès à la Renaissance. Le piètement en bronze doré est formé de cariatides ailées et engainées, qui se réunissent par une entretoise surmontée d’un vase à l’antique très richement décoré.