Renaissance

Coffre dit « des travaux d’Hercule »

L’importance du coffre (omniprésent au Moyen Âge), ne se dément pas à la Renaissance où il se pare d’un décor recherché, marqué par le style italianisant. Il est composé en façade d’un long panneau assemblé à tenons et mortaises et figure quatre des douze travaux d’Hercule, scandés par des pilastres cannelés à chapiteau, sous des arcs en plein cintre sur fond d’architecture (« tempietto », niches, loggias et dôme). L’inspiration des références antiques véhiculées par la gravure est visible : l’image du lion de Némée s’avère ici très proche de celle réalisée sur les plaquettes de bronze par l’orfèvre italien Moderno vers 1500.

Horloge

Au XVIe siècle, l’horlogerie est devenue une spécialité d’une grande complexité technique, synonyme de perfectionnement des mécanismes et des pièces. Posséder une horloge portative ou encore une montre est alors un signe d’appartenance à une classe sociale élevée. Les premiers centres de fabrication se développent en Europe, notamment en France et en Allemagne, dans les grandes villes et au service des cours royales. Les commanditaires n’hésitent pas à faire réaliser de véritables petits chefs-d’œuvre de métal doré, de forme hexagonale ou ornés d’un décor gravé.

Paire de chandeliers

Le chandelier figure parmi les objets d’usage les plus répandus et démontre la présence récurrente du travail de fonderie dans tous les secteurs de la vie quotidienne. Cette paire en bronze doré, représentant un homme et une femme dénudés d’inspiration antique et réalisés en symétrie, atteste d’un souci d’esthétisme constant dans l’Europe de la Renaissance. Chacun d’eux soutient sur sa tête un vase godronné formant le binet.

Renaissance

Armoire à deux corps
Île-de-France, fin du XVIe siècle
Noyer, partiellement doré, incrustation de marbre
D’après des gravures de Philippe Galle
H. : 205 cm - l. : 105 cm - Prof. : 50 cm
Legs Alexandrine Grandjean, 1923
Inv. GR 801
© MAD, Paris

La Renaissance est une période de l’histoire synonyme de renouveau dans les arts. Elle débute en Italie, aux XIVe et XVe siècles, puis gagne toute l’Europe. Elle se termine vers la fin du XVIe siècle. Cette époque marque la fin du Moyen Âge et le début des « temps modernes ».

La Renaissance annonce un grand bouleversement dans la façon de penser et de représenter le monde. Alors qu’au Moyen Âge, on trouve dans la religion toutes les explications à la marche du monde, la Renaissance place l’Homme et la science au centre de ses réponses. Grâce à l’invention de l’imprimerie par Gutenberg (vers 1454), les idées des humanistes ou penseurs sont diffusées largement en Occident.

Tapisserie « Le roi »
France (Paris ?), vers 1520
Laine et soie
H. : 234,5 cm - L. : 263,5 cm
Don Jules Maciet, 1890
Inv. 6200
© MAD, Paris / Jean Tholance

Les artistes de la Renaissance s’inspirent de l’Antiquité grecque et romaine. Ils utilisent des techniques nouvelles comme la représentation de la perspective et la peinture à l’huile. Le roi François Ier fait venir d’Italie de nombreux artistes comme Léonard de Vinci. Les châteaux forts se transforment en châteaux de plaisance (Chambord, Chenonceau, Fontainebleau…) où tout est fait pour le plaisir et les loisirs. De plus larges ouvertures font entrer la lumière dans les palais richement meublés et élégamment décorés.

Siège en « X »

Le siège en « X » ou « faudesteuil » tire son origine de la chaise curule romaine. Provenant d’Italie, il est lié à l’idée de pouvoir et prend diverses formes, dont le modèle dit « dantesca » ou « à tenailles » est une variante répandue et très appréciée en France, notamment à la cour d’Henri II. L’assise et le dossier de cette pièce sont garnis de velours (moderne), tandis que les accotoirs courbes sont décorés sur l’extérieur d’une cannelure et entrecroisés en partie centrale avec des montants sculptés d’écailles. L’articulation du siège, pliant, est masquée par un médaillon orné d’une rosace centrale.

Table « en éventail »

L’influence de l’antique, et plus largement de la culture italienne, impactent un pan très important de l’art mobilier. Cette table de la Renaissance à large piétement sculpté en haut relief de figures hybrides adossées à un écusson, à la ceinture ornée de godrons et de denticules, rappelle amplement le cartibulum romain, table de pierre ou de marbre dont le plateau était soutenu par des chimères. Munie de rallonges mobiles, elle se déploie sur trois supports de bois coulissant, assurant la stabilité de l’ensemble. Les pieds, disposés de part et d’autre du plateau, s’évasent en haut en forme d’éventail. On décèle également, dans cette forme très architecturée, les apports des modèles d’Androuet du Cerceau, fin connaisseur de l’Antiquité.