Régence

Bras à deux lumières

La lumière dans les intérieurs est une préoccupation constante sous la Régence qui entraîne la multiplication des sources (bougeoirs, candélabres, lustres et bras de lumière) et des éléments pouvant la réfléchir (pendeloques de cristal et glace murale). Au-dessus de la cheminée, le trumeau de glace occupe toute la hauteur du mur, tandis que sur le mur opposé un autre miroir lui fait face. De part et d’autre des miroirs, sont fixés des bras de lumière dont la forme asymétrique offre deux sources lumineuses, vers le haut et au centre vers la glace. Des animaux font partie du décor : un dragon défie une sorte de lézard dont le corps sinueux épouse la forme du bras. La pièce, agrandie par cette perspective sans fin, revêt un caractère féérique, le soir venu, lorsque les flammes des bougies se reflètent dans les glaces.

Cartel sur console

Le cartel est une horloge fixée au mur. Il remplace la pendule en marqueterie de métal et d’écaille, à la forme plus massive qui reposait sur une console murale, à la mode au siècle précédent. L’art du bronzier se développe notamment dans le domaine de l’horlogerie à partir des années 1730. Les thèmes du décor, lié au passage du temps ou purement ornemental, étaient généralement repris sur d’autres éléments en bronze doré dans la même pièce, tels les bras de lumière ou les chenets, afin de créer un ensemble décoratif coordonné et harmonieux. Rappelant l’or et la couleur du feu, faisant jouer la lumière, le bronze doré était particulièrement propice à la création de formes chantournées et déchiquetées.

Commode en tombeau

Meuble à tiroirs destiné au rangement du linge, la commode est placée dans la chambre à coucher, souvent accompagnée d’encoignures coordonnées et placées dans les angles de la pièce. La quantité de tiroirs est variable, sur celle-ci les six poignées induisent en erreur car elles correspondent à deux petits tiroirs sous le marbre et deux grands tiroirs en partie basse. Le rôle des bronzes dorés comme du plateau de marbre est autant protecteur que décoratif. Les arêtes, les pieds et le dessus de la commode sont ainsi protégés des chocs et dégradations éventuels.

Fauteuil

Avec son dossier légèrement incliné vers l’arrière, son assise plus basse et le recul des supports d’accotoirs qui ne sont plus dans l’axe des pieds avant, ce fauteuil témoigne par sa recherche de confort, du nouvel art de vivre prôné sous la Régence. Les lignes courbes, la plus grande part accordée au bois et le travail raffiné du sculpteur, annoncent le style rocaille qui aura tant de succès dans les arts décoratifs sous le règne de Louis XV.

Table de carrosse

Le bureau plat prend sa forme à la fin du règne de Louis XIV, celui-ci dérive du bureau à huit pieds droits, souvent en marqueterie d’écaille et de métal, en usage au siècle précédent. La solidité du bâti a permis d’éliminer l’entretoise et progressivement le nombre de pieds diminuera pour être porté à quatre, sous le règne de Louis XV. Les caissons de tiroirs, moins imposants, ferment à clef afin d’assurer le rangement sécurisé des papiers les plus précieux. De plus, sa grande surface de travail, recouverte de cuir pour le confort de l’écriture, permet d’étaler des documents ou de déployer des cartes. Placé au centre de la pièce, le bureau offrait la possibilité de travailler en vis-à-vis avec son propre secrétaire.