Louis XVI

Candélabre

Les candélabres, tout comme les flambeaux, bras de lumière et girandoles pouvaient être réalisés en paire ou en suite de quatre ou de six afin d’assurer l’éclairage. À la fin du XVIIIe siècle, leur structure s’apparente souvent à celle du trépied, copié sur des modèles antiques connus par la gravure. S’y ajoute tout un répertoire ornemental lui aussi puisé à la source de l’antique : griffons, têtes de bacchantes ou de faunes, palmettes, pampres de vigne… Ce modèle offre six lumières et se posait sur le dessus de la cheminée, d’une commode ou encore d’une console.

Commode

À l’époque de Louis XVI, la commode renoue avec la silhouette qui fut la sienne à ses débuts : pieds peu élevés, ouverture par différents rangs de tiroirs et structure rectiligne. Sur cette commode, deux grands tiroirs sont complétés par un tiroir plus petit, dit « de ceinture », situé juste sous le dessus de marbre. L’ébéniste a donné ici un très léger mouvement courbe aux côtés qui dans la continuité des montants semi-arrondis et creusés de trois cannelures, adoucit le côté architectural du meuble. Les bronzes sont discrets et ils soulignent chaque panneau d’acajou pour les mettre en valeur. Les poignées sont de simples disques de bronze doré bordés d’un anneau amovible afin d’en faciliter la prise.

Fauteuil

Les formes chantournées et opulentes qui caractérisent le siège Louis XV sont abandonnées sous Louis XVI. Les lignes principales redeviennent droites et sont traduites ici par des pieds en fuseau, des consoles d’accotoir au droit de ces pieds, des dossiers rectangulaires ou encore d’un ovale parfait. Ce type de dossier parfois dit « en médaillon » est l’archétype du dossier Louis XVI. La sculpture décorative est discrète mais présente sur toutes les parties visibles du bois et d’une grande finesse. Entrelacs et rangs de perles sont ponctués de feuilles d’acanthe et d’un délicat bouquet de fleurs au sommet.

Louis XVI

Pendule « Vestales portant sur un brancard l’autel du feu sacré »
Jean-Démosthène Dugourc (1740-1825), dessinateur-ornemaniste
Louis-Simon Boizot (1743-1809), sculpteur
Pierre-Philippe Thomire (1751-1843), bronzier
Robert Robin (1742-1799), horloger
Paris, 1788
Bronze doré et bronze patiné, plaque en porcelaine de Sèvres, biscuit, marbre brocatelle et bleu turquin
H. : 50,5 cm - l. : 65 cm - Prof. : 18 cm
Dépôt du ministère de l’Intérieur, 1907
Inv. MOB NAT GML 11352
© MAD, Paris / Jean Tholance

Le XVIIIe siècle connait d’importants progrès scientifiques et les découvertes se multiplient. De la loi sur la gravité du physicien Newton au développement de la botanique par Buffon, les savants fondent leurs recherches sur l’expérience et la raison. Les voyages et les explorations contribuent à une meilleure connaissance du monde. Les philosophes, les penseurs, comme les humanistes de la Renaissance, s’intéressent à tous les domaines. Dans leurs écrits, ils critiquent la politique, la religion, la société et défendent des valeurs comme la tolérance, la liberté, l’égalité. Ce mouvement d’idées, appelé Les Lumières, rayonnera dans toute l’Europe pendant le XVIIIe siècle.

« L’Encyclopédie », immense dictionnaire des sciences, des arts et des métiers, témoigne de la volonté des Lumières de partager la connaissance et combattre l’ignorance. Sous la direction des philosophes Diderot et d’Alembert, l’encyclopédie comprend 35 volumes dont 11 sont illustrés.

Tasse et soucoupe
Manufacture de Sèvres, 1791
Jean-Jacques Lagrenée (1739-1821), auteur de la forme
Dubois et Vaudé (1753-1779), peintres
Porcelaine dure, rehauts d’or
Tasse : H. : 11,2 cm - Diam. : 11 cm
Soucoupe : H. 3,8 cm - Diam. : 21,5 cm
Legs Hersent-Luzarche, 1952
Inv. 36962
© MAD, Paris / Jean Tholance

Petit fils de Louis XV, Louis XVI dirige la France dès l’âge de 20 ans. Il hérite d’un royaume en grande difficulté. La répartition des richesses et des impôts est injuste et la colère gronde. Sous la pression, Louis XVI convoque les représentants des trois ordres (la noblesse, l’église et les tiers état ou représentants du peuple) qui attendent des changements dans la façon de gouverner le pays. Face à au refus du roi, les États généraux font le serment de ne plus se séparer avant d’avoir donné une constitution au pays. Elle consacre la fin des privilèges et établit la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen.

Dans les intérieurs, la période adopte des formes simples et des lignes droites, légères, élégantes. On aime les couleurs douces et les tissus aux reflets glacés. La dorure à la feuille très utilisée pour enrichir les sièges, les meubles et les boiseries offre des subtilités grâce à ses effets mats ou brillants.

Pendule

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les cabinets de pendules furent l’occasion de créations extrêmement variées sollicitant différents matériaux et proposant différentes scènes historiées. Ici, le groupe en marbre encadrant le cadran et le mécanisme de la pendule, représente une jeune femme se lamentant sur son oiseau mort tandis que l’amour en remet un autre dans la cage, évoquant ainsi l’amour perdu et l’amour retrouvé.

Secrétaire à cylindre

Le principe du secrétaire à cylindre s’est développé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il repose sur un bureau plat auquel on a ajouté un gradin fermant par un demi-cylindre et permettant en un seul mouvement de clore le bureau et de distraire aux regards les documents qui s’y trouvent. Celui-ci comprend en plus de son cylindre qui dégage un casier contenant cinq cases et quatre tiroirs, une série de trois tiroirs en partie supérieure, quatre tiroirs sous le plateau, deux tablettes latérales qui se glissent sous le plateau du bureau et enfin, une grande tablette qui se déploie au dos. Cet arrangement permet ainsi de multiplier les surfaces pour poser ses papiers, voire de permettre à plusieurs personnes de travailler en même temps. Ce type de meuble figurait dans le cabinet, pièce dévolue au travail, ou encore dans une bibliothèque.