Directoire / Consulat

Commode

Bien qu’un style propre au Directoire et au Consulat s’établisse au cours de ces deux régimes politiques, la silhouette générale de la commode n’en est pas affectée. Elle obéit toujours à des lignes architecturales renforcées ici par les montants en forme de demi-colonnes cannelées. On privilégie alors les grands placages d’acajou soulignés par de discrets bronzes. Cette commode s’ouvre à l’aide de deux battants dissimulant trois tiroirs intérieurs et un tiroir en ceinture qui s’accompagne de deux plus petits sur les côtés, pivotant sur un axe. Les côtés de la commode s’ouvrent également, formant deux petites armoires tandis que les montants cannelés pivotent au moyen d’un bouton secret et découvrent trois petites étagères.

Fauteuil dit « curule »

L’Antiquité constituant la référence absolue du moment, les menuisiers s’inspirent des sièges antiques connus par les bas-reliefs sculptés et les rares peintures conservées. Ce fauteuil emprunte pour son piètement antérieur la forme curule, c’est-à-dire en demi-cercle, reprise en symétrie pour former les consoles d’accotoir, tandis que le piètement postérieur est courbe, rappelant la forme de la lame du sabre, qualifiée de pieds en sabre. Le dossier en partie ajouré présente un autre motif emprunté à l’Antiquité, le trépied qui, avec les cannelures torses, les festons et les disques, eux aussi tirés du vocabulaire ornemental antique, enrichissent discrètement le siège.

Guéridon

Ce type de guéridon présent dans le mobilier antique revient en force après la Révolution dans les intérieurs. Son élégance tient à sa sobriété puisée à la source antique : un plateau de loupe de thuya posé sur un pied triangulaire peint à l’imitation du bronze vert antique et rehaussé d’ornements dorés mariant palmettes, velum, fleuron et losange. Une simple armature de bronze doré en souligne la silhouette.

Paire de candélabres

Pour l’éclairage, les figures à l’antique s’invitent, devenant les portes lumières dans des compositions les plus variées. Ici les jeunes femmes drapées à l’antique soutiennent de leurs mains deux tiges maintenues par leur bouche, formant un enroulement qui s’épanouit pour accueillir le binet. L’ensemble repose sur une base triangulaire enrichie d’ornements en bronze doré déclinant tout un répertoire ornemental puisé à la source de l’Antiquité.

Pendule squelette

Dans les dernières années du XVIIIe siècle, se développe un goût pour les pendules offrant au regard la complexité d’un mécanisme qui peut s’avérer des plus sophistiqués et que l’on nomme communément « pendule squelette ». Ces pendules sont la fierté des horlogers désireux d’exhiber les mécanismes ingénieux mais s’opposent aussi en réaction aux pendules précédentes dites « à sujet ». La structure même de la pendule est dépouillée, laissant la part belle aux différents cadrans marquant ici les heures mais également les jours de la semaine, les phases et les âges de la lune ainsi que le signe des planètes.