Porté par un vent de modernité, cette révolution des formes et des matériaux s’amplifie dans les années 1960-1970. L’urbanisation et les nouveaux modes de vie et d’habitat conduisent la jeune génération à acquérir un ameublement très différent de celui de leurs aînés.
Les décennies 1960-1970 demeurent celles d’une explosion de formes, de couleurs et de matériaux. Une vision hédoniste consacre le règne des lignes souples qui jouent sur la couleur ou la transparence des créations. Les nouveaux matériaux (mousse, résine, jersey) permettent l’apparition de formes arrondies et de couleurs franches. Le mobilier devient alors ample, généreux et accueillant. Dans des publicités alléchantes la décontraction est affichée clairement avec des sièges aux formes inédites. Édition et diffusion sont alors les corollaires de cette démocratisation du meuble moderne.
Le design industriel n’est pas en reste et les entreprises d’accessoires de bureau, d’horlogerie ou de petit électroménager font appel à des designers de renom pour dessiner des lignes de produits qui prennent place de façon spectaculaire au sein des modèles classiques. Miniaturisation, mobilité et couleurs vives sont alors de mise.
La véritable révolution tient à l’arrivée des matériaux dérivés du pétrole. Les matières plastiques et l’invention au début des années 1960 de l’ABS est une évolution majeure. Opaque, solide, l’ABS va véritablement transformer la production de mobilier et de tous les objets en plastique. En plein effervescence créatrice, le choc pétrolier de 1973 entraîne l’augmentation du prix des différents matériaux issus de la polymérisation des hydrocarbures et, de ce fait, un ralentissement de son usage.