La création de cette chaise aux lignes géométriques rigoureuses est fondée sur le principe d’un ballon de football, en associant des formes de facettes. Son pied en béton massif contraste avec la légèreté de la structure en acier qui forme l’assise. C’est une merveille de simplicité, de créativité et d’innovation. Elle existe dans différentes versions pour répondre aux besoins et aux envies de chaque utilisateur.

Dans les années 1980, le design envahit le quotidien avec Philippe Starck. De la brosse à dent au robinet et du presse-citron à la lampe, le créateur cherche à rendre le design accessible à tous. Ce fauteuil à trois pieds a été imaginé pour le Café Costes à Paris. Il s’inspire du fauteuil « club », siège en cuir large et profond particulièrement apprécié pour son confort.

Grâce à sa forme hémisphérique, le fauteuil « Bulle » a la capacité de concentrer les ondes auditives : lorsqu’on est assis à l’intérieur de sa coque, le bruit alentour est très atténué. Transparent et confortable comme un cocon, ce siège est une invitation à la détente et à la rêverie. Élaboré dans un nouveau matériau : le plastique, il est caractéristique des créations des années soixante, époque de la conquête spatiale.

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la France encourage la construction de logements neufs comportant tout le confort moderne. L’architecte Jean Prouvé (1901-1984) imagine de nouvelles formes d’habitat répondant à ces besoins tout en étant économiques, rapides et faciles à construire. C’est dans le même esprit qu’il conçoit l’ameublement de la Cité universitaire Jean-Zay d’Antony. Cette chauffeuse, siège bas sans accoudoirs, est réalisée en contreplaqué moulé (matériau formé de fines plaques de bois collées). Elle est à la fois pratique, économique et belle avec sa ligne souple toute simple.

Cette chaise longue est le fruit d’une collaboration entre les architectes et designers Charlotte Perriand et Le Corbusier. L’assise et le dossier sont réalisés en tube de métal. Il faut imaginer qu’une garniture en tissu ou en cuir vient se glisser et se tendre sur la structure pour en assurer le confort. La forme appelle à la décontraction. Sur le dos ou le côté, on peut s’y allonger dans différentes positions pour s’adapter à ce que l’on veut faire : lire, discuter ou encore se reposer.

Ce fauteuil en bronze (métal fait de cuivre et d’étain) mêle deux sources d’inspiration : une forme reprise de l’Antiquité romaine et un coussin en fourrure d’ocelot (félin) qui rappelle la fascination des artistes du début du XX^e siècle pour les arts venus d’Afrique et d’Océanie.

Botaniste (spécialiste des végétaux) de formation, le créateur Émile Gallé réalise cette chaise dont le dossier est en forme d’ombelle, jolie fleur d’inspiration japonaise. Avec le traité commercial signé en 1858 entre la France et le Japon, et la participation de ce dernier aux Expositions universelles dès 1867, les artistes français découvrent l’art japonais. C’est un véritable choc qui va contribuer à renouveler les formes et les décors du passé.

Cette chauffeuse, chaise confortable et courte sur pied, est souvent placée près de la cheminée, dans les chambres et les salons du Second Empire. Entre le bois et le tissu, pour assurer le confort moelleux du siège, on trouve des ressorts et de la laine de mouton ou du crin de cheval. Le tissu est plissé de manière à former des losanges ensuite maintenus par des boutons. Les sièges ainsi capitonnés sont très à la mode. La soie rouge et or s’harmonise avec les franges qui cachent à l’avant les pieds et les roulettes du siège.

L’expédition d’Égypte menée en 1798 par Napoléon 1^er est militaire mais aussi scientifique et on redécouvre à cette occasion la civilisation égyptienne. Elle provoque la fascination et influence tous les arts décoratifs. Ce fauteuil aux formes simples repose sur le sol par une patte de lion. Les pieds se prolongent et les têtes sculptées de sphinge (sphinx féminin) portant la coiffure égyptienne du némès forment les accoudoirs. Ils se rattachent au dossier par une fleur de lotus. Cet intérêt pour L’Égypte antique est renforcé en 1822 par Champollion qui décrypte les hiéroglyphes grâce à la pierre de rosette.

Cet élégant fauteuil présente un dossier de forme ovale particulièrement à la mode. Ses formes sont généreuses et ses lignes simples. Il est recouvert d’un tissu moderne de couleur gris-bleu dont les motifs tissés blancs rendent hommage à la nature. En bouquet et en guirlande, la fleur est reine dans les compositions de cette période. Le hameau (village) que la reine Marie-Antoinette fait réaliser à proximité du Château de Versailles témoigne bien du goût de l’époque pour une nature champêtre. La campagne est reconstituée avec ses prairies et ses rivières, sa ferme et ses petits moutons.

Les motifs décoratifs reprennent ce thème et les fleurs des champs se mêlent aux objets (instruments de musique, panier, chapeau de bergère, outils de jardinage…) pour décorer les tissus et les murs des salons.

Destinés à occuper tout l’espace de la pièce et moins à être adossés au mur comme à l’époque précédente, les sièges se multiplient. Leurs formes s’épanouissent pour s’adapter à la mode des robes « à panier ». Un mécanisme porté sous la robe permet d’augmenter le volume du tissu au niveau des hanches et c’était pour les femmes, tout un art que de s’asseoir !

La nature est la principale source d’inspiration. Les motifs de fleurs s’épanouissent sur les tapisseries des fauteuils et les tissus des rideaux. Les lignes s’élancent et s’entrelacent pour former feuillages, guirlandes et bouquets en de magnifiques compositions végétales. Elles sont aussi sculptées et peintes sur les plafonds et les boiseries, panneaux de bois qui recouvrent les murs.

Avec le fauteuil et la chaise, le tabouret fait partie des sièges où l’on s’assoit seul. On le trouve très fréquemment dans l’ameublement. Ce modèle repose sur quatre pieds reliés, pour en assurer la solidité, par une entretoise en forme de croix. Entièrement sculpté et doré, ce tabouret est destiné à meubler une pièce richement décorée.

Directement inspiré d’un modèle de chaise de l’antiquité romaine, ce siège présente la forme d’un « X ». Symbole de pouvoir, c’est un siège pliant très en vogue à la cour du roi Henri II. L’assise (où l’on s’assoit) et le dossier (où l’on appuie son dos) sont garnis de tissu pour assurer un meilleur confort. Les accotoirs (où l’on pose les bras) sont en bois richement sculpté.

Pour s’asseoir, on trouve principalement des bancs et des tabourets. Seulement destinée au seigneur, la chaire est un siège en bois qui comprend des accoudoirs et un très haut dossier. Ses lignes sont droites et rigides. Elles font penser aux architectures des cathédrales gothiques dont les formes s’élancent toujours plus haut vers le ciel. Réalisée en chêne sculpté, cette chaire est le fruit du travail du menuisier. En 1262, le Livre des métiers de Paris comptabilisait dans la capitale cent métiers différents. Tailleur de pierre, vitrailliste, teinturier, chaque métier a son organisation professionnelle. Devenir maître artisan est le résultat d’un long apprentissage dont l’aboutissement est la réalisation d’un chef d’œuvre, pièce unique par la maîtrise de la technique et de la créativité.

Real Time est une série de vidéos imaginée en 2009 mettant en scène des acteurs indiquant l’heure. Ici, le petit film tient lieu de cadran d’horloge, la vidéo montrant un homme actionnant lui-même les aiguilles de l’horloge. Le concept Real Time, dont fait partie Grandfather Clock, est caractéristique de cette voie nouvelle que prend le design dans les années 2000 : une conception du design s’ouvrant à d’autres disciplines comme la danse ou la vidéo.

Avec cette pendule, le designer japonais Shiro Kuramata nous entraîne dans un univers insolite et poétique. La pendule comme une feuille blanche invite un papillon, une sardine et une coccinelle à nous donner des repères visuels pour marquer le temps. Ils semblent flotter dans l’espace. Les deux aiguilles s’inspirent de la palette de couleurs du créateur italien Ettore Sottsass. Autour de lui, un groupe de jeunes architectes et designers, que se nommera Memphis, bousculent les codes traditionnels du design en jouant à mixer les formes, les couleurs, les sources d’inspiration pour des créations aux allures de totems colorés.

Timor est un calendrier perpétuel c’est-à-dire qu’il indique le jour de la semaine pour n’importe quelle date, quelle que soit l’année alors qu’un calendrier classique se limite à l’année en cours. Les numéros et noms du jour et du mois peuvent pivoter telle la roue du paon pour effectuer les changements jour après jour. La typographie utilisée (forme et taille des caractères) facilite la lecture. Sa large base lui assure une bonne stabilité. Fabriqué en plastique, il est très léger.

Ce dessin est inspiré par la célèbre horloge murale Ball Clock du designer américain Georges Nelson. La forme circulaire de l’objet est matérialisée par douze rayons qui se terminent par des boules. La ronde du temps s’égrène avec une aiguille des heures surmontées d’une flèche et celle des minutes coiffée d’une ellipse. Un disque central dissimule le mécanisme. L’objet est ici représenté en doré mais il se décline aussi dans des versions plus colorées. Selon la lumière, les lignes très graphiques de l’horloge produisent différents jeux d’ombres projetées sur le mur.

L’horloge est ici représentée dans sa plus simple expression : un cercle pour former le cadran, des chiffres et deux aiguilles pour indiquer l’heure, un contraste en noir et blanc pour assurer une bonne visibilité. Elle représente bien le modernisme et l’idée défendue par l’architecte allemand Ludwig Mies Van der Rohe pour allez directement à l’essentiel en se débarrassant de tout ce qui pourrait être superflu.

La forme d’inspiration géométrique de cette grande pendule témoigne de l’influence du mouvement cubiste dans les arts décoratifs de cette période. Le cubisme est un mouvement artistique qui se développe à partir de 1907 autour de plusieurs peintres, notamment Pablo Picasso et Georges Braque. Il propose une nouvelle façon de représenter le monde qui ne soit plus une simple imitation du réel mais s’appuierait sur d’autres principes, comme la simplification des images à l’état de formes élémentaires (par exemple : le carré et le rond). On retrouve ce nouveau vocabulaire de formes dans la construction et la décoration des objets de cette période.

Cette horloge est dite « de parquet » car elle est directement posée au sol. Afin de faciliter la lecture de l’heure, le cadran est placé en hauteur. Réalisé en bois sculpté, le centre du boitier est en cuir finement travaillé. Tout à la fois objet pratique et objet décoratif, elle illustre bien la devise du Musée des Arts Décoratifs : « Le beau dans l’utile ».

Hector Guimard, grand créateur du mouvement Art nouveau sculpte dans le bois des lignes qui s’étirent et se déplient sur la surface de l’objet. Elles évoquent les plantes grimpantes du jardin et rappellent certaines entrées du métro parisien réalisées pour l’Exposition universelle de 1900 par Hector Guimard.

Cette garniture de cheminée est constituée d’un ensemble d’objets à la fois utiles et décoratifs. Une pendule, une paire de candélabres (grands chandeliers) et deux coupes sur pieds sont réalisés en bronze doré et argenté. Les animaux fantastiques et le décor en arabesque (fines lignes enroulées) sont inspirés par la fascination des artistes pour l’Orient. Les campagnes napoléoniennes ont confronté l’Europe à d’autres modèles de beauté. L’Orient fascine et répond à un besoin d’évasion et de dépaysement.

Entièrement en bronze doré, un cygne aux ailés déployées abrite le cadran de cette pendule. Symbole de la beauté et de l’amour, le cygne est un motif très répandu pendant l’Empire. Son long cou s’étire et donne forme aux accoudoirs des fauteuils ou aux anses des théières. Il est associé sur cet objet à l’aigle symbole de l’Empire.

Peint, tissé, sculpté, le thème de l’amour est partout. Ici, encadrant la pendule, une jeune femme pleure son oiseau mort tandis qu’un petit ange en remet un autre dans la cage. Cette scène a un sens caché. Elle parle en fait de l’amour perdu et de l’amour retrouvé. C’est le petit ange qui symbolise l’amour. On le nomme parfois aussi Cupidon. Il peut être représenté avec un arc, prêt à envoyer une flèche pour transpercer le cœur des amoureux.

Cette horloge est dite « de parquet » car elle est directement posée au sol. À la fois instrument scientifique et meuble, elle témoigne bien du goût de l’époque pour les sciences et les techniques. Afin de faciliter la lecture de l’heure, le cadran est placé en hauteur.

Elle est recouverte d’un décor en frisage, marqueterie (technique de décoration du mobilier) géométrique très à la mode. L’artisan ébéniste a choisi des bois aux couleurs contrastées pour réaliser d’élégants motifs sur tout le boitier contenant le mécanisme réalisé par l’artisan horloger.

Si la pendule se généralise dans les intérieurs de l’aristocratie, c’est encore un objet luxueux.

Elle prend ici la forme d’une architecture avec ses quatre colonnes et son chapiteau corinthien (longs feuillages qui s’enroulent en spirale). Inspirée de l’Antiquité, les lignes sont droites et les formes s’organisent de façon plus ordonnée, équilibrée, symétrique.

Une marqueterie d’étain et d’écaille teintée de rouge la recouvre. La marqueterie est une technique de décoration. Venu d’Italie, le procédé consiste soit à creuser le bois pour y incruster d’autres bois ou différentes matières précieuses soit à coller sur le bois ces mêmes matériaux découpés en petites pièces et assemblées pour composer un décor. Elles peuvent être d’origine végétale comme le bois d’ébène (de couleur noire) et le bois d’acajou (de couleur rouge orangé), minérale (pierres dures), métallique (cuivre, laiton, étain) mais aussi animale comme l’écaille de tortue et la nacre (coquillage).

L’horloge mécanique semble faire son apparition au XIV^e siècle. À la Renaissance, elle est un symbole de pouvoir : posséder une horloge portative ou une montre est le privilège des plus fortunés. La miniaturisation du mécanisme est une véritable prouesse technique et les artisans horlogers rivalisent d’ingéniosité et de créativité pour séduire les cours royales européennes.

Dès les premières civilisations, l’Homme cherche à se repérer dans le temps, s’appuyant sur les phénomènes naturels comme le cycle de la journée ou des saisons pour inventer des objets de mesure comme le cadran solaire ou le sablier. Réalisé en verre, le sablier contient du sable. Il est constitué de deux parties qui se rejoignent en son milieu par une toute petite ouverture. Le sable s’écoule lentement jusqu’à l’épuisement de la partie supérieure. Il permet ainsi de mesurer un intervalle de temps.

Cette table est réalisée en carbure de silicium, matériau utilisé dans des technologies de pointe. Ce qui intéresse le designer Jean-François Dingjian c’est utiliser des procédés de fabrication industrielle pour donner forme à des objets utilisés dans la vie quotidienne. Si les lignes de cette table sont simples et droites, l’effet est cassé par l’aspect dégoulinant de la matière noire qui semble déborder de la surface et apporter du mouvement à l’objet.

L’élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981 marque le lancement de Grand Travaux dans Paris. En témoigne la Pyramide en verre imaginée pour la le Musée du Louvre par l’architecte Leoh Ming Pei. Ce fut aussi l’occasion de faire entrer le design dans certains des palais nationaux. Pour le ministère de la culture au Palais Royal, l’architecte et designer Sylvain Dubuisson imagine un grand bureau en bois recouvert de parchemin (peau d’animal). Si la forme est simple, les matières utilisées sont précieuses et rendent hommage aux savoir-faire des artisans. Le musée en conserve un modèle de taille plus petite, pour s’adapter à l’échelle d’un appartement.

Ce bureau témoigne de la révolution provoquée dans les années 1960 par l’utilisation du plastique. Léger, économique, le matériau se prête à toutes les fantaisies et les objets de la maison prennent des formes et des couleurs complètement nouvelles.

Ce bureau noir et or est un modèle d’élégance et de fonctionnalité. Ses lignes droites, légères et la qualité des matériaux utilisés sont mises au service de la fonction du meuble. Il est équipé de différents éléments de rangement adaptés aux besoins de l’utilisateur et peut se fermer pour conserver la confidentialité des documents conservés.

Cette petite table à la ligne aérienne est très pratique. Formée de deux plateaux en bois qui se croisent et reposant sur des pieds en métal, elle peut être facilement déplacée d’une pièce à l’autre pour s’adapter à différents usages : poser un livre près du lit ou une tasse près du canapé. La simplification des formes est caractéristique de cette époque où l’on cherche à produire les objets rapidement et en grand nombre.

Le bureau à cylindre apparaît au XVIII^e siècle. C’est un grand bureau plat auquel on a ajouté un niveau de rangement (casiers, tiroirs). Celui-ci se ferme par un demi-cylindre pour en cacher le contenu personnel et confidentiel (lettres, documents…). Jacques-Émile Ruhlmann propose avec ce modèle une nouvelle version du bureau à cylindre. Il suit la tradition du luxe à la française mais en la modernisant. Comme au XVIII^e siècle, il utilise des matières exotiques, venues de loin, comme le bois d’ébène (de couleur noire) et l’ivoire (de couleur blanche) mais il y apporte de la nouveauté avec des formes et des décors plus au goût du moment.

Directement inspiré du nénuphar, ce guéridon, petite table destinée à un salon, est l’œuvre de l’ébéniste (artisan spécialisé dans la fabrication de meubles de luxe) Louis Majorelle. Si la nature est depuis toujours une source d’inspiration pour les artistes, elle est souvent utilisée comme simple décor. Avec l’Art nouveau, la nature donne la forme même de l’objet et cela va tout changer. Les vases prennent la forme des coloquintes et les lampes celles de l’iris. Le verre et la terre sont des matériaux qui vont particulièrement bien se prêter à cette nouvelle façon de penser la nature et la création.

Des années 1830 à la fin du XIX^e siècle, la Renaissance est une source d’inspiration pour les artisans qui s’inspirent des formes et des décors des œuvres des XV^e et XVI^e siècles. Les techniques de fabrication de la Renaissance sont remises à l’honneur et les artistes se mesurent aux maîtres anciens en utilisant les moyens industriels de leur temps. Cette table reprend des motifs de la Renaissance comme les grotesques et les arabesques (décors composés de figures et d’enroulements de lignes et de feuillages) mais avec d’autres matériaux, d’autres techniques pour s’adapter au goût de l’époque.

Cette élégante table à écrire (bureau) possède toutes les caractéristiques de la période Empire : des formes simples, des ornements (décors) en bronze doré qui contrastent avec la couleur rouge du bois d’acajou et des motifs végétaux (grande palme, couronne de feuilles de chêne).

Ses lignes, ses proportions, son décor répondent au goût de l’époque. Deux architectes-décorateurs (Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine) donnent le ton et l’unité esthétique (harmonie) de la période à travers la diffusion d’un album de dessins sur lequel les artistes peuvent s’appuyer pour imaginer leurs créations.

Le bureau à cylindre est un grand bureau plat auquel on a ajouté un niveau de rangement (casiers, tiroirs). Celui-ci se ferme par un demi-cylindre pour en cacher le contenu précieux et confidentiel (lettres, documents…). Très pratique, il possède aussi différents plateaux ou tablettes coulissantes qui permettent à plusieurs personnes de travailler en même temps. On pouvait trouver ce type de meuble dans une bibliothèque ou un cabinet de travail.

La période Louis XV voit la multiplication de nouveaux meubles comme les tables de jeux, la coiffeuse, le « bonheur du jour » (petit secrétaire ou bureau) ou encore le chiffonnier. Ils sont conçus pour s’adapter aux besoins de leurs utilisateurs et décorent gracieusement les pièces. Ainsi ce bureau qui, fermé, ressemble à une simple table à tiroirs. Pourtant, différents ingénieux mécanismes le transforment, ouvert, en un tout autre meuble. Pourvu d’un plateau coulissant et d’une série de petits tiroirs, il aurait été imaginé par l’artisan Jean-François Oeben pour le jeune duc de Bourgogne, qui, malade, avait besoin d’un meuble adapté à son handicap.

La console est une table étroite que l’on adosse au mur. Elle accompagne le décor de la pièce et sert de support pour poser des vases, des pendules ou tout autre objet décoratif. Celle-ci est composée de trois pieds réalisés en chêne sculpté puis doré. Elle présente aussi un plateau de marbre. L’objet est spectaculaire : les lignes courbes dominent, l’or éblouit, l’exubérance des motifs impressionne. Il est caractéristique des années 1700.

Aux tables constituées de tréteaux et de planches dressés selon les occasions se substituent à la Renaissance de véritables tables fixes. Selon les saisons et les circonstances, on dresse encore la table dans des pièces variées en l’absence de salle à manger proprement dite. Réalisée en bois, cette table possède des rallonges pour s’adapter au nombre de convives. Le mécanisme coulissant ne diffère pas beaucoup de celui que nous connaissons encore aujourd’hui. Son architecture et son décor sont d’inspiration antique. Des chimères, personnages ailés de la mythologie grecque, soutiennent le plateau de la table.

La table se compose d’un plateau et de deux tréteaux en bois. Elle est simplement dressée au centre de la pièce et peut avoir plusieurs usages de la table de travail à la table du festin. Le seigneur se place alors au milieu et les autres convives s’installent d’un côté et de l’autre de manière à profiter du spectacle qui souvent accompagnait les repas de fête. Ces derniers comprenaient trois services composés chacun de plusieurs plats de viande, de poisson et de desserts. Chacun apporte ses propres couverts. Sur les tables les plus luxueuses on utilise de la vaisselle d’argent et des verres en verre !

La designer Constance Guisset imagine une lampe déployant sa structure enveloppante pour former un espace d’intimité. Son extrême légèreté la rend mobile au gré des courants d’air. Allumée, ses fins rubans tracent un dessin ombré sur les murs alentours.

Cette lampe en forme d’autruche est l’œuvre du designer allemand Ingo Maurer. Véritable artiste de la lumière, mêlant humour et poésie, ses créations sont aussi de véritables sculptures. Elle témoigne bien du goût de plusieurs designers des années 1980 pour l’utilisation de matériaux originaux comme ici l’association de la céramique, du plastique, de l’acier et de la plume.

Ce lampadaire porte bien son nom de « Soleil Module ». À l’extrémité d’un long pied en aluminium, une sphère est entourée d’ampoules elles aussi sphériques comme autant de petites planètes satellites. L’objet est représentatif des recherches menées dans la deuxième partie du XX^e siècle autour du module ou forme qui se répète, se décline dans des tailles et des matériaux différents.

La forme de cette lampe est directement inspirée de la liane dont elle emprunte le nom. Réalisée en tube de métal, elle grimpe le long du mur et diffuse une jolie lumière dans le salon. Le décorateur Jean Royère (1902-1981) en imagine plusieurs modèles pour s’adapter aux besoins et aux envies des utilisateurs.

Cette lampe de bureau d’allure très moderne est composée d’un assemblage de formes géométriques simples. C’est le rectangle qui est à l’honneur. Il est proposé à plat pour former le socle, à la verticale pour constituer le pied et courbé en demi-cylindre pour abriter la source de lumière. Sa modernité vient aussi de l’utilisation de matières nouvelles comme la lame d’aluminium et l’ébonite, isolant électrique, considéré comme l’un des premiers matériaux plastiques.

Ce lampadaire (très grande lampe) a été imaginé pour éclairer la chambre à coucher de la couturière Jeanne Lanvin. Il fait partie d’un ensemble de meubles entièrement conçu par Armand-Albert Rateau pour s’harmoniser avec les décors de l’appartement. Il mêle des formes simples inspirées par l’Antiquité à des matières nobles (bronze, marbre, soie) et des décors remplis de feuillages et d’animaux. Le motif de l’oiseau est utilisé à la fois pour orner (décorer), mais aussi pour donner forme aux pieds et soutenir la coupe du lampadaire.

Ce lustre de métal et de verre descend du plafond pour éclairer une table de salle à manger. Le métal de couleur vert foncé s’étire et prend la forme de feuilles et de tiges. Les coupes de verre de couleur jaune-orangé évoquent, elles, l’ombelle, petite fleur des champs. L’ensemble fait penser à un bouquet de fleurs inversé. Les coupes de verre abritent des ampoules. En ce début du XX^e siècle, l’électricité amène la lumière au cœur des habitations et transforme la vie quotidienne des hommes.

Cette lampe en faïence (céramique ou poterie recouverte d’un vernis ou émail) d’un bleu magnifique est surmontée d’un globe de verre pour laisser passer la lumière. Si le travail du métal rappelle les moucharabieh (motif de « grillage ») des palais du Moyen Orient, le motif du dragon qui décore l’objet est, lui, d’inspiration chinoise.

Deux divinités de la mythologie romaine sont appuyées sur les candélabres, grands chandeliers destinés à éclairer la pièce. On peut reconnaître Mars, le dieu de la guerre à son armure et Minerve, déesse de la guerre à son bouclier. Pendant le Premier Empire, tous les arts sont au service de l’Empereur. Les arts décoratifs célèbrent sa gloire et ses victoires militaires. Le contraste entre les personnages de couleur noire et les décors dorés, très à la mode pendant cette période, renforce l’effet de puissance donné par les objets.

Grand chandelier à plusieurs bras, ce candélabre en bronze doré pouvait être posé sur le dessus de la cheminée ou d’une commode. Sa base est composée d’un trépied copié sur des modèles antiques. La découverte des ruines d’Herculanum et de Pompéi inspirera la période Louis XVI qui adopte l’Antiquité comme principale source d’inspiration. L’utilisation du motif du griffon, animal mythologique ailé à corps de lion et à tête d’aigle témoigne de ce goût pour les sujets grecs et romains.

Le candélabre est un grand chandelier à plusieurs branches. Réalisé en bronze doré, les lignes s’enroulent en feuillage asymétrique (en opposition à symétrique) puis s’élancent en tiges torsadées. Elles abritent deux personnages en fine porcelaine blanche. Tout dans la composition appelle à la fantaisie et à la légèreté. L’objet est caractéristique du goût de la période pour la rocaille, mot qui trouve son origine dans les jardins et les petites grottes artificielles décorées de coquillages incrustés.

Le nom très imagé de bras de lumière trouve son origine dans les premiers dispositifs d’éclairage composé d’un bras tendu dont la main refermée permettait de placer une bougie. Fabriqué en paire, plusieurs paires de bras de lumière pouvaient être fixés sur les murs d’une pièce. Participant à son éclairage, ils contribuent également à son décor.

Le chandelier sert de support à une chandelle. Ancêtre de la bougie, la chandelle était source de lumière dans les pièces de la maison. Le chandelier est un objet à l’usage très répandu. Fabriqué en bronze, il témoigne de l’importance du travail de la fonderie dans les objets de la vie quotidienne. Il se présente ici par paire représentant un homme et une femme simplement vêtus d’un léger drapé à la mode antique.

Le lustre sert à éclairer la pièce une fois la nuit tombée. Il était suspendu au plafond permettant ainsi à la lumière de mieux se diffuser. Chacune de ses six branches contient une bougie en cire d’abeille. Signe de richesse, ce lustre est richement décoré. Le métal est travaillé pour former donner aux branches l’illusion de végétaux qui s’enroulent.

Fernando et Humberto Campana sont deux designers brésiliens qui travaillent à partir d’éléments de récupération dans une démarche de recyclage et de développement durable. Pour cette armoire, ils utilisent le bambou, matériau à la fois souple et léger mais aussi particulièrement envahissant dans la nature de leur pays d’origine. À ce matériau pauvre et brut, ils ajoutent les moulages en bronze doré d’une foule de petits objets. Réalisés dans la plus pure tradition des techniques artisanales du travail du métal, ces objets associés les uns aux autres forment une matière flamboyante qui apporte de la préciosité à l’objet.

La forme arrondie de ce meuble de rangement rappelle les courbes du corps humain et de certains meubles du XVIII^e siècle. Elle s’inspire plus directement encore du chiffonnier (meuble haut composé de tiroirs) réalisé par le décorateur André Groult pour l’Exposition de Paris en 1925. Le designer Marc Newson reprend les formes généreuses de ce chiffonnier et y apporte une interprétation personnelle avec l’utilisation de plaques d’aluminium.

Le Combi-center est un meuble de rangement particulièrement ingénieux. Sur roulettes, il se déplace facilement dans la maison. Sa forme circulaire abrite de nombreux espaces de rangement pour s’adapter à tous les besoins. C’est aussi un bel objet qui, comme une sculpture, décore la pièce à vivre.

Cet ingénieux meuble bas témoigne de l’évolution du mode de vie dans les années 1940-1950. Destiné au salon, il rassemble à lui seul plusieurs fonctions avec une télévision et un tourne-disque intégrés de part et d’autre ainsi qu’un bar abrité dans la partie centrale. Ses formes simples et son matériau de fabrication, le formica, matière synthétique facile à entretenir, répond à la demande d’un mobilier fonctionnel, pratique, adapté à la vie moderne.

Cette pièce de mobilier, dessinée au milieu des années 1920 par la créatrice irlandaise Eileen Gray, est considérée comme révolutionnaire par sa fonction, sa forme et ses matériaux de fabrication. En apparence, on voit une simple armoire mais il s’agit en fait d’une coiffeuse-paravent destinée à créer un petit espace d’intimité pour la toilette dans une chambre à coucher. Tout a été pensé pour, dans un minimum d’espace, assurer le maximum de fonctionnalités, de services. Les formes sont simples, droites, élégantes. Le liège (marron clair moucheté), la feuille d’aluminium (gris argenté), le bois sont utilisés comme matériaux de construction mais deviennent aussi matières à décoration. Posés comme des aplats de couleurs, ils constituent le décor du meuble.

Le chiffonnier est un meuble de rangement à tiroirs inventé au XVIII^e siècle. De forme plutôt droite, il était souvent décoré par des jeux de lignes et de couleurs obtenus à partir de fines feuilles de bois précieux plaquées sur le bâti (structure du meuble). Le créateur André Groult choisit de réinventer ce meuble pour l’adapter au mode de vie et au gout du XX^e siècle. Sa forme, tout en courbes, rappelle le corps féminin. D’une élégante couleur vert pale, Il est entièrement recouvert de galuchat, peau de requin ou de raie utilisée à la façon du cuir (peau de vache, chèvre…) pour décorer l’objet.

Cette grande armoire fait partie d’un ensemble de meubles qui provient de la chambre à coucher de l’hôtel Nozal à Paris. L’architecte et décorateur Hector Guimard a construit, aménagé, décoré l’intérieur de cette belle maison. Tout a été pensé pour créer une harmonie et les lignes courbes comme les motifs de fleurs deviennent la signature de l’Art nouveau !

Sous le Second Empire, l’éclectisme qui mêle le goût pour les périodes Louis XIV, Louis XV et Louis XVI triomphe. Ce meuble de rangement s’appuie contre un mur. Sa forme et son décor sont influencés par la période Louis XVI. Les lignes sont simples et droites. La marqueterie (technique de décoration du mobilier) est d’inspiration géométrique. Les motifs de rubans et de perles, de feuilles et de fleurs sont réalisés de façon élégante et précise.

Le somno désigne une forme particulière de table de nuit. C’est un meuble nouveau qui, équipé de roulettes, peut être facilement déplacé autour du lit. Réalisé en chêne, il est décoré par du bois d’acajou plaqué. Il est surmonté d’une tablette (plaque) en marbre sur laquelle on pouvait poser son verre d’eau pour la nuit. Derrière une porte, deux étagères ont été prévues pour cacher le pot de chambre.

De forme simple et élégante, cette commode est décorée de fines feuilles de bois d’acajou plaquées sur le bâti (carcasse). Les bronzes dorés utilisés pour les poignées, soulignent discrètement les tiroirs et les pieds. Les tons mouchetés de beige et de rouge du marbre posé au-dessus de la commode rappellent harmonieusement les couleurs du bois et du bronze.

Le développement des Compagnie des Indes Orientales et de la Compagnie de Chine, favorise les échanges commerciaux avec l’Asie. Les navires rapportent de précieuses porcelaines, de merveilleux tissus de soie et de luxueux objets de laque. Matière issue de la sève d’un arbre, la laque est posée en une multitude de couches pour former une surface dure et brillante. Elle peut ensuite être incrustée d’autres matières précieuses comme la nacre (coquillage), l’ivoire (défense d’éléphant) ou encore l’écaille de tortue. Ces animaux sont aujourd’hui protégés et les matières naturelles sont remplacées par des matières de synthèse. Moins couteux, le vernis Martin imite et concurrence les laques orientales.

Plus pratique que le coffre, la commode offre des tiroirs pour faciliter le rangement. Le décor est réalisé au vernis pour imiter le marbre (pierre dure qui présente des motifs de veines colorées) et la marqueterie Boulle.

La marqueterie est une technique de décoration du mobilier. Les ébénistes recouvrent le meuble en bois solide (chêne, pin) de très fines feuilles d’ébène (bois très dur et d’un noir intense).

L’ébéniste André-Charles Boulle met au point une technique de marqueterie qui portera son nom. Elle consiste à superposer et découper dans un même temps et un même mouvement des matériaux pour obtenir un décor en « partie et contre-partie » ou en « positif et négatif ».

Dans la continuité du Moyen Âge, le coffre est toujours utilisé pour meubler les palais de la Renaissance. Réalisé en bois de noyer, celui-ci est doté d’un décor sculpté représentant quatre des douze travaux d’Hercule. Ces épisodes, parmi les plus célèbres de la mythologie gréco-romaine, sont une source d’inspiration majeure de l’art occidental. On reconnait sur le coffre le célèbre épisode du Lion de Némée, animal fantastique à la force incroyable et à la peau extraordinairement résistante. Rapporter la peau du Lion de Némée constitue le premier des travaux d’Hercule.

Le dressoir est un meuble dont l’utilisation se développe dans la seconde moitié du XV^e siècle. Il sert de rangement mais aussi de présentoir pour des objets précieux. Il est composé de deux parties. La partie supérieure permet de présenter plats, assiettes et aiguières et peut se présenter sous forme d’un petit placard. La partie inférieure offre également un espace de présentation pour montrer ses plus beaux plats. Ce meuble sera très à la mode au XVI^e siècle où il s’enrichira de motifs décoratifs venus d’Italie.